Bons baisers de Chemnitz 2025

ECoC Volunteering Coordinator Network - Chemnitz2025

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Voyage à Chemnitz

Octobre 2025 – Faustine Damman et Sophie Vannieuwenhuyze  

15 heures et quatre trains séparent Bourges de Chemnitz… de quoi me laisser le temps de me poser mille et une questions concernant ce premier déplacement en tant que coordinatrice des bénévoles… À quoi ressemble cette grande famille européenne des Capitales européennes de la Culture dont Louise m’a tant parlé ? Comment les autres villes font-elles vivre l’engagement bénévole ? Y a-t-il une recette “bénévoles” pour entraîner des centaines de volontaires, prêts à s’engager corps et âme dans une aventure collective comme la nôtre ? Avec Sophie, représentante des bénévoles de Bourges 2028, nous ne le savons pas tout à fait encore mais nous nous apprêtons à plonger dans l’univers des “ECoC Family Meeting”, là où se tissent les liens entre celles et ceux qui, partout en Europe, font battre le cœur de la culture. 

Dans le deuxième train, Sophie me raconte, avec une certaine émotion, la dernière fois qu’elle s’est rendue en Allemagne de l’Est. C’était en 1981, à l’occasion d’un voyage scolaire avec un groupe d’étudiants étrangers. On discute de ce moment historique qui a marqué toute une génération, et que je n’ai pas connu : la chute du mur de Berlin. Un événement qu’elle suivait fébrilement depuis son poste de télévision le 9 novembre 1989.

Chemnitz nous surprend. Une ville marquée par son passé industriel, longtemps appelée « Karl-Marx-Stadt ». Pas exactement les caractéristiques rêvées pour être choisie Capitale européenne de la Culture. Et pourtant, sous le slogan « C the unseen », Chemnitz a largement relevé le défi de faire émerger la beauté de la culture là où on ne l’attend pas.

Pendant quatre jours, autour d’une même table, les voix venues de Chemnitz, Trenčín, Tartu, Kaunas, Liepāja, Oulu, Timișoara, Évora et Bourges se mêlent. Ensemble, on partage nos doutes, nos fiertés, nos accomplissements… toutes ces choses invisibles qui se retrouvent pourtant au cœur d’un tel projet collectif. Et quand Timișoara évoque ses 3 100 bénévoles mobilisés en 2023, un silence traverse la salle. Si on projette en 2028, c’est l’équivalent d’un.e Berruye.è.r.e  sur 20 rejoignant notre collectif, pour faire vibrer Bourges et accueillir les curieux du monde entier. 

Sophie, elle, a tissé d’autres liens. Notamment avec Andrea et Lenka, deux bénévoles de Timisoara et Budweis. 

Et puis, hors des salles de réunion, nous avons poussé les portes de la « Hallekunst », une exposition consacrée au street art. Dans cette halle vibrante et remplie se racontent d’autres formes d’expression, libres et colorées. Impossible de ne pas y voir un clin d’œil à notre Halle au Blé à Bourges…

La dernière soirée, celle de la fête des bénévoles de Chemnitz, restera gravée dans nos mémoires. 1 200 citoyens, 40 000 heures de bénévolat en 2025, et malgré le vertige de ces exploits, tout cela se célébrait dans une joie simple. Mais c’était aussi l’occasion de remercier ces bénévoles, et les rôles se sont inversés : les membres de l’équipe CEC servaient au bar, tenaient les vestiaires, accueillaient les invités, tandis que les bénévoles profitaient autrement de cette soirée. Parmi cette foule de bénévoles, nous garderons spécialement en mémoire le visage d’Anne-Laure, 93 ans, qui, derrière son stand de couture, invitait chacun à fabriquer de petits cœurs en tissu destinés ensuite aux hôpitaux de la ville.

Ce soir-là, on a senti battre le vrai cœur des Capitales européennes de la Culture : celui du partage et faire ensemble, celui dont me parlait Louise à son retour d’Oulu, celui qui battra à Bourges.

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