Située au milieu de la France, Bourges est une ville moyenne. Moyenne ? Nous devrions également utiliser d’autres adjectifs pour qualifier Bourges. Bourges est magnifique, ambitieuse, charmante, Bourges est cruciale. Pourtant Bourges a cet adjectif qui lui colle à la peau, elle est moyenne. C’est aussi le nom de la rue principale de Bourges, la rue Moyenne. Ainsi, Bourges est coincée dans ce lieu intermédiaire qui sert péjorativement de catégorie fourre-tout à tant de villes de France et d’Europe. Le moyen n’est jamais assez bon. Il n’a pas le charme des petits. Ni la puissance des grands. N’utilise-t-on pas en France la «diagonale du vide » pour qualifier cette partie du territoire uniquement composée de villes petites et moyennes ? Vide. Pas étonnant que le maire de Bourges, Yann Galut, refuse catégoriquement de qualifier Bourges de ville moyenne et préfère parler de « ville à taille humaine ».
Combien de villes en Europe sont dans la même situation que Bourges ? Les villes de moins de 100 000 habitants représentent la moitié des citoyens en France et dans l’Union européenne (plus de 150 millions de personnes).
Comment faire en sorte que l’Europe devienne une évidence pour des villes comme Bourges ? Comment amener l’Europe dans les endroits les plus reculés ? Comment recentrer l’Europe ? Nous avons construit notre projet autour de ces questions.
Un territoire d’avenir
Bourges a la légitimité pour participer à une compétition d’envergure européenne. Au Moyen Âge et à la Renaissance, Bourges était un grand centre humaniste, avec le Livre des Heures du Duc de Berry, l’argentier Jacques Cœur, une université renommée et une cathédrale sur la route du pèlerinage de Compostelle. Son histoire contemporaine est celle de la décentralisation culturelle française orchestrée par André Malraux (écrivain, ministre de la culture 1958-69) avec en 1963 l’ouverture de la première Maison de la Culture en France. Bourges est depuis longtemps une terre de création et d’innovation en matière de culture au travers du Printemps de Bourges mais aussi de la friche culturelle Antre Peaux.
En France, les financements ont été concentrés sur les périphéries des métropoles plutôt que sur les villes petites et moyennes. Cela a fortement impacté les territoires périphériques, les petites villes et les villes médianes, la ruralité et ce qu’on appelle aujourd’hui l’ultra-ruralité. Mais les temps changent. Et nous pouvons y concourir avec l’aide de la Capitale européenne de la Culture. Les villes petites et moyennes sont ce que nous appelons des territoires d’avenir, elles sont la colonne vertébrale de l’Union européenne et elles peuvent être l’avenir de l’Europe. Le titre de Capitale européenne de la Culture est le levier idéal pour que Bourges et la Région Centre Val de Loire développent un projet de transformation – urbaine, sociale, économique, de bien-être, en mobilité douce et citoyenne. Car Bourges a conçu un projet ambitieux et innovant qui offre un nouvel avenir aux villes comme la nôtre. Nous sommes au cœur de la France et au cœur de l’Europe.