
Angoulême - La piscine de Bourgine. vers 1960.
Située dans l’île de Bourgine et ceinturée par le fleuve Charente, cette piscine fut la première construite à Angoulême en 1959. Sa construction fut saluée à l’époque par les nageurs angoumoisins qui précédemment se baignaient dans la Charente.
Ce bassin extérieur de 50 m était à la pointe de la modernité pour l’époque au point que l’équipe de France de natation était venue s’y préparer en 1960 pour les jeux olympiques de Rome (voir photo). Avant la construction d’autres bassins couverts dans la ville, la piscine de Bourgine accueillait chaque jour durant la période estivale jusqu’à 2500 personnes.
Ce bel outil sportif fit durant une quarantaine d’années le bonheur des angoumoisins avant d’être fermé en septembre 2001 au profit d’un grand complexe d’agglomération « Nautilis ». Si le bassin de Bourgine a disparu, une partie des bâtiments subsistent encore aujourd’hui.
Les archives municipales d’Angoulême conservent de nombreux tirages de ce bassin à partir de sa construction jusqu’à sa démolition. Il s’agit de photographies réalisées par le photographe angoumoisin @Claude Saffier de Bard.
Bourges. 10fi1092 - Plan du centre nautique des Prés-Fichaux. 1964.
Plan de masse des bassins de natation du centre nautique des Prés-Fichaux entre l’avenue Henri Laudier et l’avenue du Onze Novembre 1918. Dessin à l’encre, échelle 1/200. La construction du centre nautique des Prés-Fichaux est un projet visant à remettre la natation au cœur des pratiques sportives Berruyères. Pour qu’il soit facilement accessible par les habitants, il est construit en centre-ville, au croisement de l’Yèvre et de la Voiselle, à proximité du jardin des Prés-Fichaux qui lui donne son nom.
Avec sa piscine couverte, son bassin d’initiation, sa fosse de plongée et son bassin olympique, visibles sur le plan de masse ci-contre, le projet est ambitieux. Il sera donc construit en plusieurs fois : lors de l’inauguration du centre, le 15 juin 1968, seule la piscine couverte est achevée. Le centre est à nouveau fermé le 1er juillet pour permettre la fin des travaux sur les bassins extérieurs, qui seront ouverts au public l’année suivante.
En 2013, le centre nautique subit des travaux de rénovation d’une grande ampleur. Il est pour l’occasion rebaptisée « centre nautique Raymond Boisdé », en hommage au maire de la ville qui dirigea sa construction.
Saint-Amand-Montrond. 14W93 -L'aménagement du lac de Virlay, espace de nature et de sport. 2010.
A Saint-Amand-Montrond, en arrivant par la route de Bourges, on découvre le lac de Virlay, lieu de loisirs et de nature. Le développement du site de Virlay a nécessité plusieurs années. Le projet est né en 1996 pour « créer un plan d’eau à usage de loisirs tout en renforçant l’intérêt paysager et environnemental ». Le plan d’eau a été inauguré en 2005. A Virlay, la société Béton Granulats du Centre a exploité le sol comme sablière jusqu’en 2012.
La construction d’une base nautique a ensuite pu se concrétiser. Le projet de l’atelier d’architecture Espace Pluriel et d’Egis Aménagement Centre s’articule en 6 secteurs. De l’accueil des publics aux préoccupations environnementales, en passant par le sport et les jeux, les fonctions attribuées aux secteurs sont variées. Le plan d’architecte en illustration présente le projet initial. Certains aménagements n’ont cependant pas été réalisés à cette époque.
Les chemins piétonniers entourent le lac et permettent aux visiteurs de profiter, au sud et à l’est, d’une vue dégagée sur le lac. Au nord-ouest, les prairies et les îles offrent à la vue de chacun un paysage quasi naturel. Au sud, la forêt forme un écrin de verdure à ce paysage. Les deux entrées de Virlay, à l’est et au nord, offrent deux points de vue différents sur le lac et ses îles. Le promeneur a la possibilité de relier, par le nord-ouest, l’abbaye cistercienne de Noirlac sur un chemin nouvellement aménagé.
Le lac de Virlay fait le lien entre sport, nature, détente, promenade, randonnée, routes du patrimoine et même prévention des risques de crues car Virlay sert de point de débordement des eaux du Cher en cas de crue.
Références :
Illustration et accord de l’auteur pour diffuser le plan : Plan d’architecte intitulé « Aménagement des abords du lac de Virlay », plan de masse, n°400, le 02 juin 2010. Le plan a été produit par le maître d’œuvre de l’aménagement du site et auteur du plan, l’atelier d’architecture Espace Pluriel, Franck BECUAU architecte DPLG, urbaniste ENPC et le BET EGIS Aménagement.
Synthèse
Au cours des années 1960, la pratique de la natation connaît en France une croissance fulgurante. La multiplication des piscines à travers le territoire suit une logique sportive, mais aussi de prévention : en proposant un lieu surveillé et un apprentissage de la natation et de ses risques, les piscines permettent d’éviter les tragédies causées par une baignade sauvage. Pour répondre à cette approche pragmatique, les piscines sont construites de façon très simple : un bassin unique, de 25 ou 50 mètres, installé en extérieur pour limiter les coûts, ce qui réduit son usage à la période estivale.
Entre les nageurs émérites et les écoliers qui découvrent la nage, les besoins sont différents. Les lieux qui le peuvent se dotent alors de nouveaux équipements : fosse de plongée, multiplication des bassins, pataugeoire pour les jeunes nageurs, etc. Cette croissance donne aux piscines, devenant centres nautiques, une nouvelle présence dans l’espace urbain, attirant ainsi un public plus large et moins sportif, en quête de divertissement. Au cours des années 1980, les centres nautiques commencent à se munir d’équipements au-delà des besoins sportifs : toboggan, bassin à vagues, couloir à courant artificiel, etc. La piscine évolue petit à petit vers le lieu de loisir qu’on connaît aujourd’hui.
Les centres nautiques de plein air reflètent cette évolution. D’une baignade sauvage, on passe à des loisirs nautiques diversifiés dans une zone aménagée et contrôlée. Promenade, aire de jeux, bateaux, plage artificielle : ce qui était autrefois un simple plan d’eau devient un véritable centre de loisir.
Les trois documents proposés ci-dessous illustrent bien ces changements. En 1959, la piscine des Bourgines d’Angoulême est saluée par les nageurs qui jusque-là se baignaient dans la rivière. En 1969, à Bourges, le centre nautique des Pré-Fichaux compte de multiples bassins pour satisfaire tous les nageurs et encourager une pratique de la natation par tous. À St-Amand Montrond, le plan d’eau inauguré en 2005 est un lieu de sport, de loisir, et de préservation de l’environnement.
Ces trois villes ont développé leurs installations nautiques pour répondre aux besoins spécifiques de l’époque et de leur territoire. Ceux-ci s’inscrivent dans l’air du temps, et leur progression retrace celle de pratiques culturelles marquées par une histoire commune.