Juillet 2025

Les Archives de la Matrice

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Avignon

Avignon. 40Fi81 - Vue aérienne du stade nautique, quartier Saint-Chamand. 1967.

Photographie : tirage positif noir et blanc. Max Parpapleix. Fonds du service des sports.

Avignon a été reconnue « ville la plus sportive de France » au début des années 1970. Cette photographie appartient à un dossier du service municipal des sports relatif à des opérations de communication de l’opération « Avignon ville sportive ».

Cette vue aérienne met en valeur un équipement sportif majeur du territoire avignonnais, construit vers 1965 en bordure du quartier de Saint-Chamand. Résolument moderne, la piscine dessinée par les architectes Albert Conil et André Remondet tient compte des contraintes locales. Dans un entretien de 1975 pour le bulletin municipal, Albert Conil explique une originalité de l’édifice : « La nappe phréatique est à 1,50 m de profondeur. Si on creuse des bassins, le seul fait de les vider pour les nettoyer entraîne des poussées de la nappe qui les écrase. Nous les avons donc surélevés, et les vestiaires et annexes ont été placés dessous ». Au nord, le mur en arrondi protège les baigneurs du Mistral.

Avec un bassin olympique, une fosse de plongée surmontée d’un plongeoir sculptural de béton, un bassin de 25 m et des gradins de 1500 places, ce stade nautique témoigne d’une volonté d’accompagner la construction massive d’immeubles de logements par des équipements collectifs au cœur des quartiers, illustrant l’histoire de l’urbanisme des Trente Glorieuses.

Fermé en 2010 en raison de sa vétusté, d’importants travaux ont permis sa réouverture en 2019. Le label Patrimoine XXe siècle a été attribué en 2015 à l’ensemble du parc des sports.

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Blois. FRAC41018_5Fi_0761_1 - Pateaugeoire du Lac de Loire, avant 1980

La pataugeoire de la base de loisirs du Lac de Loire. Carte postale acquise par le service des Archives en 2014. Editeur : Iris / CAP (Compagnie Alsacienne des Arts Photomécaniques), ValLoire Estel.

Dans les années 1960, un projet ambitieux de plan d’eau nait dans le Blaisois. L’objectif est de développer un pôle de loisirs et de tourisme destiné à renforcer l’attractivité du territoire. La création d’un barrage sur la Loire (1963-1965) permet la création d’un lac et d’une base de loisirs destinée aux locaux et aux touristes. De 1970 à 1990, le site dit « du Lac de Loire », répartit sur les deux rives du fleuve, offre plusieurs possibilités de divertissements aux publics, dans un cadre naturel exceptionnel avec une retenue d’eau permettant la pratique de sports nautiques tels que le canoë ou l’aviron. Bronzade et baignades sont également possibles grâce à la présence d’une plage et d’une piscine munie d’une pateaugeoire. Le site est également propice aux associations qui proposent des stages d’initiation et des circuits de découverte l’été. Le site du Lac de Loire sera cédé par le Conseil départemental de Loir-et-Cher à la Communauté de communes du Blaisois qui en reprendra la gestion, en 2001.

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Bourges. 29W14 - Plongeoir du centre nautique Raymond Boisdé - Juillet 1988

Photographie noir et blanc, issue des archives du service communication de la ville de Bourges.

Deux nageurs s’apprêtent à sauter du plongeoir dans les bassins extérieurs du centre nautique Raymond Boisdé, situé au confluent de l’Yèvre et de l’Yévrette.

Au cours des années soixante, les installations nautiques de Bourges sont estimées insuffisantes : seule existe une piscine en plein air dans le sud de la ville, la piscine de Robinson. De fait, la natation est peu pratiquée, notamment par les collégiens pour qui le Ministère recommande une pratique hebdomadaire. Pour mettre fin à ce manque, la Ville de Bourges décide de construire un véritable centre nautique. Plus proche du centre-ville, il est équipé de bassins extérieurs et intérieurs, pour permettre une fréquentation toute l’année.

Grâce à ce centre, Bourges remet la natation au cœur des activités sportives des habitants du territoire, espérant 265 000 visites annuelles dès son ouverture vers 1970. Vingt ans plus tard, les photographies du service communication montrent les visiteurs de tous âges, venant nombreux pour profiter des installations durant l’été.

Synthèse

Suite à la démocratisation de la natation par les Jeux Olympiques, la première piscine « moderne » de sport et de loisir est construite en France en 1924. D’autres piscines sont aménagées par la suite, mais la France reste très loin derrière ces voisins européens. Malgré ce manque d’infrastructures, la natation se popularise, notamment après la fin de la guerre en 1945.

À partir de 1960, la France, qui accorde une grande importance à la pratique de la natation par tous, décide de pallier ce manque d’infrastructures nautiques. Cet effort est notamment visible dans le projet << 1000 Piscines >> lancé par le secrétariat d’État à la jeunesse, aux sports et aux loisirs en 1969. Ce projet avait pour but la conception industrielle de piscines standardisées pour permettre aux communes de construire des infrastructures nautiques dans toute la France.

La construction de piscines et centres nautiques à Bourges, Blois, et Avignon sur cette même période, est emblématique d’une dynamique à l’échelle nationale. Bien que cette évolution fasse partie d’une tendance globale, chaque ville y répond en fonction des besoins de ses habitants et de son territoire, faisant ainsi le pont entre la culture nationale et la culture locale.

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